L’Action spécifique RAP

La carte de la sismicité de la France fait apparaître clairement des régions de sismicité relativement importante (Antilles, Alpes, Provence et Pyrénées) et des régions où la sismicité est plus modeste mais non négligeable (Fossé Rhénan, Ardennes, Massif Central, Massif Armoricain, Mayotte). Cette sismicité justifie la surveillance des mouvements forts du sol causés par les séismes qui affectent le territoire national, et leurs effets sur les structures. C’est la mission qui a été confiée au Réseau Accélérométrique Permanent (RAP) en 1997 et qui a conduit à l’instrumentation de 160 stations accélérométriques en France hexagonale et Outre-mer.

Des capteurs adaptés aux mouvements sismiques forts

Les accéléromètres permettent de mesurer les mouvements du sol ou des bâtiments sous forte sollicitation sismique sans effet de saturation. Par exemple, ils permettent de mesurer l’amplitude maximale des vibrations à proximité immédiate d’un séisme de magnitude 5 ou plus, ce que ne permet pas un sismomètre classique. Les stations du RAP instrumentent des zones sujettes au risque sismique : proches des failles actives connues, sur des terrains géologiques spécifiques où des phénomènes d’amplification des ondes sismiques sont attendus, ou dans des zones urbaines à forts enjeux humains, économiques ou environnementaux.

Un réseau fédérateur pour l’analyse de l’aléa et du risque sismique

Dès son origine, le RAP a favorisé les synergies entre les différents acteurs, académiques et opérationnels, impliqués dans l’estimation de l’aléa et du risque sismique en France. Ainsi le réseau anime plusieurs groupes de travail chaque année, afin de réfléchir à son évolution et à des actions de valorisation en lien avec la réglementation pour réduire le risque sismique sur le territoire français. Une étape importante a lieu tous les deux ans, la Biennale du RAP, qui rassemble sur quelques jours les acteurs (ingénieurs et chercheurs) du RAP d’Epos-France pendant un colloque technique et scientifique. Dans l’année-intervalle, le RAP lance un appel à projets scientifiques, de recherche et de valorisation, pour soutenir des projets nouveaux qui favorisent les collaborations entre les partenaires Epos-France et qui produisent des résultats spécifiques aux objectifs scientifiques du réseau. Ces actions fédèrent la communauté.

Une organisation régionale au plus près des failles, avec un pilotage national

Le réseau de stations est découpé en sous-réseaux régionaux pris en charge par les observatoires et les partenaires d’Epos-France, dont le rôle est d’opérer la maintenance des stations accélérométriques sur le terrain. Le déploiement et l’évolution du réseau sont conditionnés par les progrès sur la connaissance de la sismicité en France et des failles potentiellement actives. Le pilotage national est assuré par le site central basé à l’ISTerre (UGA, Osug), où le Centre de données Epos-France est également hébergé. Le site central collecte les données accélérométriques acquises par toutes les stations du réseau, met à jour et maintient la base de données, améliore le contrôle-qualité, fournit un support technique aux réseaux régionaux, et veille à maintenir les stations à la pointe de la technologie. Il définit les nouvelles technologies et les équipements à déployer sur tout le réseau. Le RAP est doté d’un Conseil de pilotage composé d’un représentant pour chacun des organismes opérateurs des stations.

En savoir plus

Quelques chiffres (2020)

  • Stations permanentes actives dans Epos-France en 2020 : 160
  • Volume total de données distribuées dans la base de données : 18,2 To
  • Volume données distribuées en 2020 : 18,3 Go
Etat du réseau accélérométrique permanent au 1er avril 2021

Etat du réseau accélérométrique permanent au 1er avril 2021 © F. Hollender, CEA/ISTerre